17 novembre 2017

LA CLARTE, remède mais aussi poison pour l'espace public...

Mémoire de 4ième année,
pour donner une idée...
Une Page de garde + introduction

pg4-articleLa motivation première de ce mémoire est issue d’une observation. Une observation qui interroge l’espace public. Un espace public façonné au cours des temps, façonné par l’homme et son histoire. Un espace traversé par les générations qui se l’approprient et donc le fabriquent. Cette appropriation parfois imprévue donne l’identité à l’espace public. Celui-ci doit donc, pour se charger de sens avoir la place et le temps de donner et de recevoir. Pour cela, il s’inscrit dans une durée nécessaire à sa construction.

Qu’est alors devenu cet espace, ces dernières décennies où le temps est à la vitesse et à la rentabilité ? Où le temps n’a pas toujours la place d’intervenir ? Où les objets sont chiffrés, classés et reproduits ?
Fragile et solide à la fois, l’espace public est inclassable, il ne constitue pas un " marché " défini, au vu des architectes. Et pourtant, l’espace public est nécessaire à la ville que nous habitons. Les décisions et les projets concernant l’espace de la ville se multiplient chaque jour. L’architecture joue alors un rôle déterminant dans la constitution de l’espace public. Celui-ci peut être détruit en un trait. Trait issu de nos modes de représentation. Trait qui donne le pouvoir à l’architecture. Face à ces interrogations, une attitude est proposée par K.Lynch : “concentrer l’attention sur la clarté d’une image ouverte de la ville”1.


Que se passe-t-il quand cette “clarté”, devenue excessive, dépasse certaines limites?
Que se passe-t-il quand cette “clarté” ne laisse plus le temps au temps d’agir sur l’espace public? Nous essaierons de comprendre ce débordement, que le projet peut matérialiser.
Pour cela, nous observerons, en premier lieu, de quoi se nourrit l’espace public au travers de petits fragments de ville. L’histoire du marché de la porte d’Aix à Marseille sur l’emplacement d’un parking accompagnera ces propos. Ceci soulèvera quelques négligences dues peut-être à notre système de production.
Ce constat fera apparaître, dans une deuxième partie, une préoccupation : comment produire de l’espace public ? De quels moyens et outils dispose l’architecture pour participer au processus de cet espace nécessaire à la ville? Et comment ces mêmes outils peuvent, comme nous le verrons, annihiler cette même ville ?
Afin de cerner les limites du pouvoir de l’architecture, nous pousserons le vice et irons voir de l’autre coté, là où se trouve l’espace totalitaire, la négation même de l’espace public. Certaines armes utilisées par la volonté totalitaire sont en effet, toujours à disposition. Celles-ci peuvent nier ou bien détruire l’espace public en péril. Nous illustrerons ces propos par des exemples que la ville a bien voulu nous livrer.

1 - Kévin Lynch, L’image de la cité, ed Dunod , 1999, p10

 

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Mémoire 5ème année

Pour donner une idée...
Une Page de garde + une introduction

pg5-articleLa parole errante à la maison de l’arbre, à Montreuil, réunit le 6, 7, 8 décembre 2001, philosophes, architectes, étudiants, et " tous ceux que l’architecture turlupine ", autour d’une table ronde.
Quelques paroles saisies à la soirée du 7, soirée traitant de l’architecture totalitaire au travers du régime nazi :

" La doctrine nazie n’est pas un état mais un héritage qui définit clairement un passé et un futur (...).

- (...)

- (...)La substance du nazisme se situe au niveau de la représentation du corps et du mythe(...).

- (...)

- (...)La finalité du troisième Reich était d’architecturer le monde (...). L’architecture met en place un certain type de corps (...).

- (...) Pourtant, le nazisme n’est pas un bloc homogène. Le Coca-Cola, le Bauhaus, la culture nudiste et autres libertés s’introduisent en Allemagne pendant le 3ième Reich(...)

- (...) Pourquoi, assimilait-on souvent, contre-révolutionnaires et architectes ? (...)

- On parlera plutôt d’images et représentations qu’on donne à l’architecture. L’architecture permet de marquer une hiérarchie sociale (...). Le nazisme est une corporation esthétisant une démocratie (...).

- (...)La doctrine met en place une technique dʼanimation de masses constituées dans lʼexpérience dʼun même corps. On ne peut donc pas considérer dʼespace public dans lʼarchitecture nazie, dans la mesure où elle nʼengendre quʼun espace esthétique et non politique, espace où lʼon ne peut pas voir loin, espace où sont interprétés, les termes de la nostalgie (...).

- Mais la ré-investigation de ces espaces, à des fins non prévus, n’est-elle pas possible ?

- Penchons-nous, sur le camp de concentration, quelle est sa théorisation ? Dans les camps, se trouve l’impossibilité de l’être 1 !

- Je ne comprends pas votre définition d’espace public ; J’habite à Berlin, là, un lac a été creusé par des hommes, de leurs propres mains, sous les ordres d’Hitler. Ce lieu est actuellement un des lieux les plus fréquentés de la ville tout au long de l’année.

- Si nous étions des poissons, alors on pourrait définir ce lac comme espace public !

- Il me semble que les Champs-Elysées, grande référence d’Hitler, suscite de grands rassemblements, aujourd’hui, comme on a pu voir pour le mondial de foot en 1998.

- Cette liesse, n’était-elle pas la manifestation de la masse ? Plutôt, vous parliez d’introduction du Coca-Cola, n’est-il pas non plus un produit générateur de la masse ?

- Vous avez raison (...). Seulement, le temps influe sur la qualité du lieu, la continuité permet à l’espace public de devenir.

- L’espace du totalitarisme ne permet pas la création d’espace public. L’architecture du nazisme traduit une culture de l’esthétique et non du politique, elle ne s’adresse qu’à la masse et non à la pluralité !"

 


Où se trouve l’espace public dans les espaces produits par la domination totalitaire?
Guy Naizot, dans un texte d’introduction à ces trois soirées, cite Armand Gatti : " l’architecture s’arrête-t-elle à l’image produite? L’image, n’oblitère-t-elle pas le sens ? Le sens ne naît-il pas de la lente émergence d’autres mondes ? ".
Ces dernières considérations réveillent la problématique du présent mémoire qui consistera à éclaircir la polémique soulevée lors de la soirée du 7 décembre :
L’espace public peut-il être généré dans les espaces produits par la domination totalitaire ?
L’espace totalitaire, dans sa réalisation structurelle décide d’un " sens à suivre" , il se veut être hostile aux phénomènes non maîtrisables, donc, à priori hostile aux aléas du temps . Cette fatalité existe-t-elle ? Élevés sous les ordres d’un seul homme, ces espaces, peuvent-ils être apprivoisés par le temps des hommes?
Le régime totalitaire veut, au travers de l’architecture, matérialiser une pensée unique, sans trouble, autant dans sa forme plastique qu’organique. Dans quelles mesures, permet-elle la vie de l’individu au milieu d’autres individus? Comment la diversité et l’improvisation peuvent exister dans un tout homogène, unique, propre?
L’impact des espaces du Régime nazi se veut être total dans l’œuvre totalitaire. Tenter d’en comprendre les caractéristiques, nous permet de percevoir la manifestation du totalitarisme au travers d’attitudes qui nous sont parfois quotidiennes et intimement liées. Celles-ci permettent d’éprouver des " fragments " d’espaces issus d’un comportement totalitaire. Elles illustreront, ainsi des réflexions où nous observerons leur capacité à accueillir ou à produire de l’espace public, espace démocratique.
La reconnaissance de ces fragments n’implique pas de mauvais jugements. Elle dévoile simplement, et tente de restituer, une limite difficile à voir et facile à franchir. Le passage de cette limite fragile, incontournable, peut mettre en péril un acte d’architecture, d’aménagement de l’espace des hommes ou d’autres exercices de pouvoir.

 

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